Olfactologie : que faire en séance quand l’émotion est trop forte ?

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Respirer une odeur implique forcément un contact avec le cerveau limbique, notre bibliothèque à souvenirs et leurs ressentis émotionnels.

Travailler en olfactologie est une manière efficace est très puissante de travailler sur nos états d’esprits. Mais on peut être surpris par le jaillissement soudain de certaines émotions ou prise de conscience.
En tant qu’accompagnant, que faire quand l’émotion d’un consultant est trop forte pour qu’il s’en dégage ?

Dans le cadre des formations en olfacto-reliance®, on m’a posé la question :
Que faire en séance quand l’émotion d’un consultant est trop forte pour qu’il s’en dégage ?

1. Ne pas avoir peur des émotions

D’une manière générale, je constate que les accompagnants ou les praticiens ont peur des émotions de leurs consultants et de ce qu’il peut ressortir en séance d’olfactologie. Cela peut être dû au fait que le praticien ou soignant n’est lui même pas à l’aise avec ses propres émotions ou que la situation fait miroir avec un vécu. Il est alors temps de travailler sur ses propres émotions et vécus si c’est le cas.

2. Accepter que les émotions soient là (même si ce n’est pas prévu)

Avec la méthode que j’enseigne, nous travaillons avec les huiles essentielles aimées pour le facteur d’agréabilité, d’adhésion, et de confort du patient.
Il n’empêche que le fait de revenir à soi avec les huiles essentielles, fait contacter les émotions présentes, pas toujours conscientisées. La voie olfactive est très puissante. Le message électrique de l’huile essentielle est véhiculée en 2 ou 3 synapses au cerveau ne laissant pas le temps au mental de mettre en place une réflexion.
Le chemin des fragrances dans le cerveau mais aussi dans tout le corps est très libérateur et prends des détours parfois inattendus : une émotion surgit, une douleur physique parfois ou une prise de conscience.

Souvent, des connotations négatives sont mises sur les émotions comme la tristesse ou la colère. On voudrait qu’elles disparaissent ou ne soient jamais présentes.
Ou bien, on juge qu’elles sont « trop » fortes.

3. L’interaction olfactive et patient

La rencontre d’une huile essentielle véhiculant la joie va permettre de libérer la colère par exemple.
Ou faire contacter un état plus général comme la nostalgie.
Ou bien tout simplement détendre le corps et la respiration.

L’huile essentielle vient fréquemment « faire de la place » à l’émotion antagoniste. Celle-ci prend alors toute sa place.

4. Le travail sur vous et votre posture

Dans le travail avec les émotions, il est essentiel que vous ayez travaillé sur vos propres émotions et les situations traumatiques qui les déclenchent. Ceci afin que les réactions des patients ne fassent pas systématiquement résonance en vous et ne vous paraissent pas « trop ».
Si c’est le cas, il est très difficile d’accompagner quelqu’un puisque vous serez vous-même dans votre schéma de colère ou autre.

Il est impératif d’offrir un espace dans lequel vous êtes ancré, centré, présent à vous-même et à l’autre dans une écoute sortie des projections.

Quand une émotion forte surgit de vos patients, restez centré(e) et présent(e) dans cet espace, accueillez là, écoutez là, acceptez là.
Dans cet espace sans jugement et simplement dans l’écoute, peut-être qu’elle se libérera, ou pas…

5. Accepter qu’il n’y ait pas de libération

Cependant, il est possible que la personne ne souhaite pas libérer l’émotion présente.
Dans le cas de la colère, c’est une émotion qui aide à poser ses limites, qui donne aussi beaucoup d’énergie.
La personne se sent le droit d’être en colère et trouve cela très bien.
C’est son choix de rester avec.

En tant qu’accompagnant, il n’y a pas à faire « disparaitre » une émotion. Il y a un chemin propre à chacun.

Il faut d’abord que la personne conscientise qu’elle retient l’émotion et qu’elle ait envie de la laisser partir.

Parfois, on voit le chemin ou le potentiel et on aimerait qu’elle y arrive vite, rapidement. Cependant les transformations passent par de multiples chemins, des hauts, des bas, des machines à laver émotionnelles. C’est tout un travail de transformation qui se fait avant de trouver la paix, l’harmonie.

6. Laisser faire le travail entre l’huile essentielle et le consultant ou patient

En tant qu’accompagnant en olfacto-reliance®, on reste à sa place.
C’est-à-dire que l’on met en relation l’huile choisie et la personne en guidant l’olfacto-reliance® mais ce n’est pas nous qui agissons sur le patient.
C’est bien la rencontre entre le vivant de l’huile essentielle et le vivant de la personne qui procure la libération ou non.
C’est l’huile essentielle qui est active dans sa circulation.
Ce qui n’est pas mûr pour sortir ne sort pas tout simplement.

Restons à notre place et laissons au patient la liberté de suivre son propre chemin de guérison.